Publié dans le Rucher Fleuri de janvier 2020

Lors d’un voyage cet été en Angleterre j’ai visité un jardin où j’ai découvert une plante spectaculaire et mellifère.
Il s’agit de l’Echium pininana, la vipérine des Canaries, de la même famille que l’Echium vulgare, notre vipérine indigène.

Elles ont toutes les deux des fleurs bleues très attractives pour les abeilles.
Mais si notre vipérine indigène ne dépasse pas 1 mètre, la vipérine des Canaries peut atteindre 5 m de haut. C’est vraiment une immense colonne conique couverte de petites fleurs bleues et roses.

C’est une plante bisannuelle ou trisannuelle, c’est-à-dire que la première année ou les deux premières années la plante forme une rosette de très belles feuilles lancéolées vert argenté, couvertes de poils légèrement irritants. L'année suivante, au printemps, apparait une inflorescence stupéfiante qui atteindra 3 à 5 m de hauteur. La floraison laisse place à des fruits bruns remplis de nombreuses graines qui germent facilement en terrain léger. La plante meurt ensuite, mais se ressème d’elle-même facilement si la situation lui convient.
Cette plante originaire des Iles Canaries a besoin d’un sol bien drainé et d’une situation ensoleillée abritée des fortes gelées. La plante que j’ai vu en Angleterre poussait dans un jardin clos de murs, à l’abri du vent. J’en ai ramené quelques graines que j’ai semées dès mon retour fin juillet. Les semences ont bien germé et les plantes se sont développées modestement jusqu’en automne. Elles atteignent maintenant une quinzaine de cm.
Pascal Wintzer, un de nos élèves à qui je parlais de ma découverte en Angleterre, m’a dit que cette plante poussait facilement en Bretagne le long des côtes. Il m’en a ramené des semences et des jeunes plants cet automne. J’ai mis tout cela dans ma serre et au printemps prochain je les planterai en pleine terre en espérant pouvoir admirer la floraison dans un an ou deux.
Je vous ferai part de mes observations et si la floraison est un succès, je n’oublierai pas de donner des semences à Dieter pour sa grainothèque.

Marc Eylenbosch

Publié dans le Rucher Fleuri de septembre 2017

Les vertus curatives du miel ne s’arrêtent pas aux plaies des humains, le miel est aussi un très bon allié pour lutter contre le mildiou lorsqu’il atteint les tiges des plants de tomates.

Pour qui a un peu la main verte, la tentation est souvent grande de cultiver quelques plants de tomates, la star des légumes d’été, dans son jardin, à proximité de son rucher, voire sur sa terrasse, dans un pot.

L’ennemi le plus redouté des jardiniers pour leurs protégées est le mildiou dont l’apparition est déclenchée par une période pluvieuse comme nous en connaissons si souvent en Belgique. Le champignon attaque d’abord les feuilles sur lesquelles apparaissent des taches brunes. A ce stade, il faut couper toutes les feuilles atteintes et les brûler ou les jeter à la poubelle. Mais lorsque la pourriture atteint la tige du plant, beaucoup de jardiniers vous diront que la situation est désespérée, que la maladie va se propager rapidement à l’ensemble de la plante et qu’il vaut mieux l’arracher pour éviter de contaminer les autres plants.

Il existe pourtant, une autre solution qui permet de sauver le plant en début d’attaque: badigeonner la partie malade avec du miel. Une croûte va se former ; la progression de la maladie sera stoppée et la plante continuera son développement.

Publié dans le Rucher Fleuri de décembre 2015

Cela ne vous a certainement pas échappé : nos jardins, champs, forêts, berges de rivières, bordures d'autoroutes et voies de chemin de fer sont aujourd'hui le théâtre d'une lutte sans merci entre espèces végétales indigènes et exotiques.

Lequel d’entre vous n'a pas encore été charmé par les magnifiques fleurs blanches, roses ou pourpres de la balsamine de l'Himalaya (Impatiens glandulifera) ? Les enfants adorent presser les capsules matures qui, en éclatant, catapultent leurs graines sur de grandes distances. Nos abeilles également en raffolent parce qu'elle produit dix fois plus de nectar que nos plantes indigènes ! Rien de mal donc si elle se propage ? ? ?
La balsamine a été introduite au 19e siècle en Angleterre pour décorer  les jardins. Les apiculteurs ont rapidement favorisé son développement en la semant dans les alentours de leurs ruchers, et les abeilles, attirées préférentiellement par la balsamine, ont peu à peu délaissé les autres fleurs. Elle a vite pris le pas sur la biodiversité. Au Royaume-Uni, sa vitesse d'expansion a été estimée jusqu'à 38 km par an. En République Tchèque, l'espèce couvre actuellement 56% des berges des cours d'eau. Si son taux de dispersion reste constant, il est attendu que la balsamine couvre l'entièreté des linéaires des cours d'eau d'ici 2025 !

 

Publié dans le Rucher Fleuri de décembre 2013

Sauveuses de peuplades affamées (les pommes de terre), incontournables de la cuisine (les tomates, aubergines et poivrons ou piments) ou des jardins  (les Pétunias et Physalis), elles sont aussi des empoisonneuses célèbres (Belladone, Jusquiame, Datura, Mandragore, Morelles, Tabac).

Leurs fleurs ne sont pas très visitées par les abeilles, et leurs nectars ne sont, heureusement,  pas toxiques. Certaines corolles en tubes leur sont inaccessibles.
Laissons les plantes que nous connaissons bien pour présenter ces meurtrières, parfois récupérées par la médecine.

La Belladone, Atropa bella-donna,  est,  sans doute, la plus célèbre. Atropos est une des trois Parques de la mythologie antique, celle qui tranche le fil de vie des mortels ; tout un programme.  Si la plante n’attire pas particulièrement l’attention – 100 à 150 cm ; fleurs d’un pourpre bleuâtre ; odeur fétide  -  ce sont ses jolies baies noires charnues et brillantes qui sont dangereuses. Elles fondent dans la bouche comme des cerises … 3 de ces fruits tuent un enfant ! Cependant la médecine y a trouvé des propriétés antispasmodiques, anti poison. Et les belles italiennes de la Renaissance instillaient quelques gouttes de ce suc dans leurs yeux pour faire dilater les pupilles et pour augmenter leur séduction ! D’où ce nom de bella donna, la belle femme.

Publié dans Le Rucher Fleuri de septembre 2015

Il est, en botanique apicole, des plantes marquantes par leurs qualités mellifères, telles le Saule marsault mâle pour son important apport de pollen au moment du démarrage du couvain, ou la Symphorine qui offre ses petites fleurs insignifiantes mais au nectar abondant, de juillet à octobre. Ou encore le Lierre qui fleurit en arrière saison quand il n’y a plus guère d’autres sources de pollen ou nectar. Ses baies murissent au printemps, au grand plaisir des oiseaux.

Certaines plantes ont, outre leurs qualités mellifères, des propriétés étonnantes, et c’est le cas de la Tanaisie (Tanacetum vulgare).
De la famille des astéracées (composées), elle fleurit de juillet à août sur les bords des chemins, dans les terrains en friche, en lisière de bois, au bord des cours d’eau.