Publié dans Le Rucher Fleuri de septembre 2015
Il est, en botanique apicole, des plantes marquantes par leurs qualités mellifères, telles le Saule marsault mâle pour son important apport de pollen au moment du démarrage du couvain, ou la Symphorine qui offre ses petites fleurs insignifiantes mais au nectar abondant, de juillet à octobre. Ou encore le Lierre qui fleurit en arrière saison quand il n’y a plus guère d’autres sources de pollen ou nectar. Ses baies murissent au printemps, au grand plaisir des oiseaux.
Certaines plantes ont, outre leurs qualités mellifères, des propriétés étonnantes, et c’est le cas de la Tanaisie (Tanacetum vulgare).
De la famille des astéracées (composées), elle fleurit de juillet à août sur les bords des chemins, dans les terrains en friche, en lisière de bois, au bord des cours d’eau.
Inflorescence jaune d’or en « bouton de bottine » formée uniquement de fleurs tubulées. De la même famille que les Pissenlits ou les Marguerites, mais ces dernières ont un centre formé de fleurs tubulées qui est entouré de fleurs ligulées, vulgairement appelées pétales. La Tanaisie atteint 60 à 120 cm. En fin de saison les butineuses y trouvent le pollen qui commence à faire défaut dans la nature.
Feuilles très découpées. Leur odeur est caractéristique et enchante ou déplait.
Elle déplait, en tout cas, aux mites, mouches, pucerons, poux … on en fait des décoctions qui sont des insecticides et fongicides naturels (certains apiculteurs y plongent les pieds des supports de ruches) … on en fait des bouquets secs qu’on place dans les armoires pour chasser les mites et autres insectes indésirables. Dans les potagers on peut la cultiver en intercalaires contre les insectes prédateurs des légumes.
Dans l’enfumoir de l’apiculteur elle apaise les abeilles sans modifier le goût du miel (mais chacun sait qu’on évite la fumée sur les cadres de miel).
La Tanaisie aromatise certaines préparations culinaires, et peut aussi se boire en infusion.
C’est une plante tonique, fébrifuge et vermifuge dont les propriétés étaient déjà connues dès l’Antiquité.
Ce sont principalement les feuilles qui sont utilisées.
On peut la multiplier, non par semis, mais par division de souche.
C. Vin