La bourrache officinale est une plante annuelle de la famille des borraginacées. Originaire d'Asie Mineure, cette plante que les Anciens appelaient « la plante qui rend heureux », pousse sauvagement au bord des sentiers et dans les jardins.
De taille moyenne (30 à 60 cm de hauteur), on la reconnaît grâce à sa fleur d'un bleu profond en forme d'étoile qui comporte 5 pétales disposés en roue, et à ses étamines noires qui émergent de la corolle retombante. Son feuillage persistant aux tiges velues est formé de grandes feuilles ovales dont la taille diminue vers le sommet de la tige. On trouve plus rarement d'autres espèces décoratives à fleurs blanches.
C'est une plante aromatique qui peut être utilisée aussi bien au potager qu'au jardin
Au jardin
Elle ne demande aucun soin particulier, se plaît à peu près n'importe où, se développe dans un sol léger bien exposé au soleil supportant toutefois la mi-ombre, se ressème facilement, et de plus elle est très mellifère . Au jardin on la sème généralement de Mars à Juin en l'enterrant à 1cm de profondeur . Semée plus tard, elle ne va pas avoir le temps de former des fleurs.
Utilisée comme engrais vert, les fleurs ne nous intéressent pas. On peut donc effectuer le semis jusqu'au début de Septembre. Elle se sera ainsi assez développée avant l'hiver pour remplir son rôle
En bordure de potager, cette plante mellifère participe à une meilleure récolte en attirant abeilles et autres insectes butineurs.
La bourrache est détestée par les chenilles voraces de la piéride du chou et le sphinx de la tomate. Les limaces ne la supportent pas
Utilisations de la bourrache
En cuisine, la bourrache réserve d'excellentes surprises. Ses fleurs d’un bleu inégalable, et au fort parfum iodé ainsi que ses jeunes feuilles fraîchement cueillies agrémentent magnifiquement et avec originalité la présentation et le goût des salade, crudités ou sauces et peuvent même être cuites et associées à une soupe.
Les fleurs peuvent aussi être confites pour parfumer des confitures raffinées ou de délicieuses boissons rafraîchissantes à base de miel et de jus de citron.
Séchées, fleurs et feuilles s'emploient en infusion aux nombreuses vertus médicinales.
Pour les Grecs et les Romains la bourrache présentait des propriétés euphorisantes. Chez les Grecs, les fleurs macérées dans du vin rendaient joyeux ceux qui consommaient cette boisson..
Jusqu'à la Renaissance on a attribué aux fleurs de bourrache le pouvoir de chasser la tristesse et la mélancolie, souvent en l'associant au vin également!
L'huile de bourrache extraite des graines contient plusieurs acides gras essentiels, dont l’acide gamma-linolénique, qui est une excellente source d'Oméga 6. Elle est également une source de Vitamine C . Cette huile est recommandée pour prévenir le vieillissement cutané, hydrater la peau, renforcer ongles et cheveux.
Chaque graine porte à sa base une petite excroissance blanchâtre, appelée élaïosome, riche en lipides et en protéines dont les fourmis sont particulièrement friandes. Ces dernières transportent les akènes de bourrache au nid afin d’en nourrir leurs larves ; cela fait, elles rejettent le reste de l’akène… qui va ainsi pouvoir germer à distance de la plante qui l’a produit ! Cette stratégie de dispersion des semences par les fourmis est appelée myrmécochorie.
La double stratégie de pollinisation de la bourrache
Abeilles et Fleurs n° 751 - Juillet-Août 2013
"Les fleurs de bourraches sont pollinisées exclusivement par les insectes, ce qu’on peut facilement déduire de l’observation de leur corolle de grande taille et vivement colorée, très attractive pour de nombreux pollinisateurs. Elles produisent en outre un nectar très abondant, qui joue le rôle de « récompense » à l’attention des insectes qui visiteront ses fleurs et assureront ainsi la pollinisation croisée.
Cependant, le pollen, produit lui-même en grande abondance, peut également jouer le rôle de récompense pour les pollinisateurs… pour peu que ces derniers soient capables de le récolter !
Son extraction des anthères nécessite en effet une méthode particulière, dite par « vibration » ou « sonication ». Le pollinisateur s’agrippe à la colonne des anthères et les fait entrer en vibration par des contractions rapides de ses muscles alaires.
À une certaine fréquence, les étamines entrent en résonance : les grains de pollen sont alors violemment projetés hors des anthères, et pris en charge par l’insecte.
Dans la pratique, seuls les bourdons sont capables d’engendrer des vibrations à la fréquence adéquate. Il s’agit donc là d’une double spécialisation des stratégies d’attraction et de pollinisation, en fonction de la taille des pollinisateurs : les plus gros, comme les bourdons, seront capables de récolter à la fois le nectar et le pollen des fleurs de bourrache, tandis que les plus petits, comme les abeilles, concentreront l’effort de récolte sur le nectar, même si la collecte d’une petite quantité de pollen reste possible, par exemple sur une fleur ayant déjà été visitée par un bourdon."