Rien de plus désagréable pour un apiculteur que de travailler dans une colonie agressive !
Rien de plus insupportable, en ville surtout, qu’une colonie dont les sentinelles vous interdisent l’approche de la ruche ou qui vous poursuivent sur plusieurs dizaines de mètres.
De plus, on peut craindre le même comportement avec les proches voisins !
La solution du rucher de quarantaine est souvent évoquée, mais les candidats à établir ce type de rucher en milieu urbain ne se pressent pas au portillon !
Changer la reine est bien sûr une bonne solution à moyen terme : en effet, avant que l’ancienne garde rapprochée de l’ex reine soit entièrement renouvelée, il faut, même en saison de butinage, 6 à 8 semaines … après la naissance de la dernière abeille de l’ex reine !
Et puis, les faux bourdons, porteurs en grande partie des caractères génétiques de l’agressivité, vont naître et répandre leur « mauvais caractère génétique » dans l’environnement.
Il est possible de remédier au problème des faux bourdons en utilisant à l’entrée de la ruche une grille à mâles qui va laisser passer les ouvrières et l’éventuelle reine à féconder mais qui va retenir les bourdons.
Ce type de grille est utilisé quand des ruchettes avec une reine vierge sont déposées en station de fécondation pour ne pas polluer le milieu avec des mâles indésirables.
Il sera nécessaire de soulever la ruche de temps en temps (1 fois par semaine) pour évacuer les bourdons morts afin qu’ils n’obstruent pas le trou de vol, puisque les abeilles ne pourront pas jouer croque morts. Pour ménager votre dos, vous pouvez surélever la ruche de 3 – 4 cm afin de ménager un espace entre le bas des cadres et le plancher. Vous pourrez évacuer les mâles morts moins souvent grâce à ce dispositif aisé à bricoler.
Vous pouvez aussi utiliser une trappe à pollen en prenant soin de remplacer la grille à abeilles par une grille à mâles et en fermant les sorties latérales prévues pour les faux bourdons.
Les grilles à mâles se vendent dans le commerce apicole : c’est un accessoire assez cher, mais qui vaut vraiment la peine d’être installé dans la lutte contre l’agressivité.
Bernard