Je ne me doutais pas, en proposant mon aide lors du tournoi des ruchers, que la journée serait si riche en découvertes.
J’avais été désignée pour assister Michel Poncelet dans son rucher de Chanly.
A quelques kilomètres de Han-sur-Lesse, ses parkings et ses touristes, entre prés et bois, niche un adorable petit village, une ferme blanche et les amis des environs, tel fut le décor de mon Tournoi des ruchers.
Michel Poncelet, apiculteur plus que chevronné, y a installé un rucher composé d’une dizaine de ruches Langstroth 9 cadres. Le rucher, sous toit, est un exemple de propreté et d’ordre (de nombreux participants ont eu la même réaction que moi).
Un espace de travail central permet d’accéder par l’arrière aux ruches en batisse chaude, orientées pour moitié de chaque côté du bâtiment.
La question technique posée aux participants du tournoi concernait la méthode Demarée, que Monsieur Poncelet a adaptée et applique avec succès à ses ruches.
Il m’a semblé intéressant de vous faire partager son témoignage et ce que j’ai compris de sa méthode. Tout avait l’air si simple…
La ruche Langstroth est divisible ; corps et hausse sont interchangeables.
La colonie, forte et abondamment nourrie, est mise à hiverner sur deux corps de 9 cadres. En début d’hiver, la grappe occupe les deux corps, au printemps elle se retrouve dans le corps inférieur (ici le 1).
Vers le 1er avril, l’apiculteur retire le corps supérieur et le remplace par un corps de cires gaufrées (2), qu’il place sous le corps restant (permutation). Il remplace dans le même temps un maximum de cadres dans le corps restant (1).
Vers le 20 avril, il cherche la reine et l’enferme dans le corps inférieur, pose une grille à reine et une hausse de cires gaufrées (3) au-dessus de la grille à reine, soit entre la reine et une partie du couvain (le corps 1 se retrouve au-dessus de cette nouvelle hausse).
Cette recherche de la reine est la seule intervention au cours de laquelle l’apiculteur manipule des cadres.
L’effet de cette opération est double : suppression de la fièvre d’essaimage d’une part, et blocage de ponte d’autre part.
24 jours après cette opération, il n’y a plus de couvain dans cette « hausse », l’apiculteur peut récolter le miel de printemps et poser une hausse pour la miellée d’été (4), qu’il récoltera vers le 1er juillet.
Cette technique utilise énormément de nouvelles cires: si nous comptons bien, l’apiculteur fait bâtir plus de 30 cadres par an, et en réutilise moins d’une demi-douzaine.
Michel Poncelet résume les avantages de sa méthode en ces termes: peu de problème d’essaimage, presque pas de manipulation, une excellente récolte.
Il convient d’ajouter la production d’un délicieux vin (oenomel), élevé à partir de moût de miel et de myrtilles que nous n’oublierons pas de si tôt.
Vivement la prochaine édition le dernier dimanche de juin 2009 pour le prochain Tournoi des ruchers. L'année prochaine aura lieu le Trophée Saint -Ambroise, réservé aux étudiants en apiculture.

Anne Van Eeckhout