Faire partie du « Groupe F », ou plus simplement, le fait de se mettre à « chasser » le frelon, développe en vous un côté quasi obsessionnel qui fait qu’on a le regard en permanence attiré par tout ce qui pourrait abriter un nid de frelons asiatiques, que ce soit la cime des arbres, les toits, les buissons, voire les vols directionnels indicatifs de l’hyménoptère invasif.  
Dans ma commune, lors de mes promenades, je scrute inconsciemment chacun de ces spots et j’y ai déjà réalisé quelques belles trouvailles qui confirment, faut-il encore le rappeler, la forte présence de l’asiatique à Bruxelles.  Il est partout !

Mardi 8 novembre 2022,
J’habite au troisième étage d’un bâtiment dans le quartier des fleurs de Schaerbeek. Il est midi, je suis dans la cuisine, côté jardins. Depuis quelques semaines, j’observe des va-et-vient de guêpes qui logent sous un toit voisin. Elles semblent ne déranger personne et vaquent à leur travail de manière utile et appliquée. J’avoue avoir un certain intérêt pratique pour elles car, tout compte fait, elles sont également une cible potentielle pour notre cher frelon asiatique et pourraient  me servir d’indicateur.       
                                                                                                                                    
Smartphone en main, le regard distraitement plongé dans le ciel, je discute de ma matinée avec ma compagne, quand par hasard, je vois passer un frelon, aussitôt suivi d’un second, puis d’un troisième…                                                                                                                                                     
Toujours au téléphone, amusé, je partage en direct mon observation tout en me penchant pour voir s’il s’agit (enfin) d’une attaque en règle du nid de guêpes. Mais déjà, d’autres frelons affluent en masse et viennent tournoyer devant la fenêtre de la cuisine. Et là que vois-je, un frelon tout blanc !   
       
Alors que d’autres « blancs » défilent sous mes yeux, je comprends ce qui est en train de se passer, je me précipite côté rue et confirme mon intuition : deux camionnettes de pompiers sont à l’arrêt.       Je reporte la suite de ma conversation téléphonique et descends à la rencontre des hommes du feu.

Je me présente à eux et, après quelques explications, ils m’invitent aimablement à les accompagner dans la maison située à quelques pas de mon immeuble.
Arrivé dans le jardin, un bel arbre trône, dénudé de la quasi-totalité de ses feuilles, avec pour seule décoration, un nid de frelons asiatiques à une dizaine de mètres de hauteur. Les pompiers avaient fini de neutraliser le nid avec leur poudre blanche…CQFD.                                                                                                                                                      
Le propriétaire, revenu de vacances, n’avait rien vu avant cela, le vent et la pluie ayant littéralement nettoyé l’arbre durant son absence. De mon côté, il m’était impossible d’apercevoir ce nid car entre l’arbre hôte et ma cuisine, un mélèze me cachait la vue...Quand je vous dis qu’ils sont partout !

Aux dernières nouvelles, les guêpes (et ma compagne bien sûr !) se portent à merveille, merci pour elles !

Raymond Peeters