Etienne et Bernard Delforge nous ont permis de faire la connaissance de Filip et Anna, deux belges qui vivent dans le nord du Laos. Filip est agronome, Anna apicultrice. Ensemble ils gèrent de nombreux projets visant à la préservation de l’environnement, la santé publique, la nutrition et le développement rural.
Début 2011, cinq de nos membres se sont rendus sur place et ont rencontré Filip, Anna, et de nombreux apiculteurs.
Au Laos, l’apiculture est présente exclusivement en milieu rural et utilise les espèces locales : Apis cerana et Trigona leviceps (deux espèces qu’il est possible d’enrucher) et Apis dorsata, qui est exclusivement sauvage. Apis cerana accepte l’enruchement, mais « déserte » sa ruche sans que l’on puisse bien comprendre ce qui se passe. Un autre problème est le taux d’humidité important du miel ce qui peut nuire à sa conservation. Dans les villages, on trouve des ruches rudimentaires logeant Apis cérana.
La production de miel est totalement et facilement commercialisée sur place. Le revenu procuré par la vente du miel est le plus important dans le domaine des revenus donnés par l’élevage en général, ce qui est surprenant. Au niveau du village, la vente, l’échange, ou le cadeau de ce miel a un impact important en ce qui concerne les relations sociales. La cire et le miel sont souvent utilisés dans les cérémonies bouddhiques.
Anna (coopérante belge) organise des réunions d’apiculteurs, lieu d’échanges, de réflexions, de transmissions de savoirs et d’expériences. Ces réunions sont appréciées par les villageois et les résultats sont très positifs. Quel projet pourrait-on envisager avec les apiculteurs laotiens ? Anna répond qu’il n’y a pas de vrai besoin en matériel pour le moment. La formation de techniciens ou d’aides apicoles locaux itinérants est aussi une idée qui mérite réflexion. Il est important de pouvoir continuer le travail des réunions-échanges de savoir initié par Anna.
Une équipe mixte SRABE (Société Royale d’Apiculture de Bruxelles et ses Environs)-Asbl Espace Sport est partie au Laos en février pour évaluer l’avancement du projet « apicole » financé en partie par notre Espace Sport et mené sur place par Anna.
Un autre volet concernait un projet « thé sauvage » destiné à valoriser ce thé exceptionnel très prisé et recherché par les négociants chinois, dont la vente est faite au profit des actions de développement durable menés par le CCL (Comité de Coopération Laos).
Le projet « abeille » est sur de bonnes voies : un apiculteur-formateur laotien très motivé et compétent est engagé dans le processus. Le travail continue et devrait se développer dans l’avenir, le financement étant assuré dans l’immédiat.
En ce qui concerne le thé, nous avons visité le village Yao qui s’occupe de la récolte de ce thé et nous avons pu aller voir ces fameux théiers sauvages sur les flancs difficilement accessibles des collines. Une dame Yao est revenue d’une cueillette pendant notre présence au village et nous avons pu assister à la préparation tout à fait artisanale de sa récolte.
Ces 2 projets s’inscrivent dans un travail de valorisation respectueuse des ressources naturelles qui doit permettre aux habitants des villages de diversifier leurs alimentation, de protéger la nature, d’améliorer la nutrition, de moins dépendre d’une aide extérieure souvent aléatoire.