Après pas mal de tests je vous livre la méthode que j’utilise pour allumer mon enfumoir… et le garder allumé (plus) longtemps !
SECURITE : les enfumoirs (et surtout si vous utilisez des copeaux) peuvent former des flammèches qui s’envolent facilement lorsque vous activez le soufflet.
Faites donc attention à rester dos au vent et ayez toujours un bidon d’eau pour éteindre tout début d’incendie. Placez aussi une quantité d’herbe fraîche suffisante au-dessus du foyer (voir plus loin) pour capter les flammèches et refroidir la fumée. Vérifiez de temps à autre en ouvrant l’enfumoir que l’herbe n’a pas séché à cause de la chaleur et remplacez le tampon si c’est le cas. Les abeilles n’apprécieraient pas une pluie de flammèches dans la ruche…Certains enfumoirs disposent d’un fin grillage métallique soit pour fermer le foyer avant de rabattre le couvercle soit à l’entrée du couvercle, ce qui limite aussi certains risques. Ils sont malheureusement rares.
Prévoir :
Du papier journal pour l’allumage (ou du papier kraft, des cartons à œufs non colorés, les supports carton des rouleaux de papier toilette…),
Des copeaux de bois pour le démarrage (faciles à trouver, ils sont vendus dans le commerce pour les cages de hamster, cobayes et autres lapins et même pour les boxes des chevaux !),
Des pellets pour la combustion elle-même (lavande ou hêtre, pas de bois résineux !).
De l’herbe fraîche.
Etapes :
Allumer le journal
Le placer dans l’enfumoir et une fois le papier bien enflammé donner quelques lents coups de soufflet, ,
Prendre une poignée de copeaux de bois et les faire tomber en une fine pluie sur le papier tout en continuant à utiliser délicatement le soufflet.
Astuces :
J’emporte au rucher les copeaux et les pellets stockés séparément dans des boîtes de glace vides fermées par un élastique.
Les copeaux sont conditionnés tassés et ont parfois tendance à rester agglomérés, il faut veiller à bien les désagréger avant de les utiliser (je réalise cette opération lorsque je remplis la boîte de glace, pas de stress au rucher !),
Une fois les copeaux bien enflammés ajouter des pellets (quantité à doser en fonction des travaux prévus) en les répartissant doucement bien sur toute la surface de l’enfumoir. Eviter de n’utiliser que des copeaux car ils ont tendance à brûler plus facilement et rapidement que les pellets et le dégagement de chaleur sera trop important pour l’usage désiré (sauf si entre deux visites hivernales de ruches vous vous préparez une petite soupe grâce sur l’enfumoir !).
Placer un généreux bouchon d’herbes fraîches au-dessus du foyer avant de fermer l’enfumoir.
Astuce du pro : j’ai adopté une amélioration qu’Arthur apporte aux enfumoirs. Il leur adjoint un bouchon en liège percé d’un fil de fer qui est fixé à l’enfumoir. Lorsque l’enfumoir ne sert pas pendant un moment, lors d’un déplacement entre deux ruchers ou pour d’autres raisons, vous pouvez placer ce bouchon sur l’orifice de sortie. Cela réduit très fortement le dégagement de fumée et ralentit la combustion. Comme le bouchon est relié à l’enfumoir par un fil de fer vous l’avez toujours sous la main ! (n’utilisez pas de cordes, elles brûlent au contact de l’enfumoir).
Soyez très prudent(e)s lorsque vous utilisez cette technique et que l’enfumoir ne fume plus du tout, le feu n’est pas nécessairement éteint, il couve peut-être et quelques coups de soufflet vont le ranimer. L’enfumoir reste aussi très chaud, gare aux brûlures…
Depuis que j’utilise cette technique les enfumoirs sont allumés dès le premier essai, restent allumés plus longtemps, je ne suis plus aveuglé par la fumée dégagée par l’enfumoir lorsque je travaille dans la ruche (particulièrement lorsque le vent tourne toutes les deux minutes). Comme le rucher est proche de mon domicile, je ferme l’orifice de sortie à l’aide du bouchon à mon retour du rucher, je place l’enfumoir dehors, à l’abri de la pluie, sur une dalle de pierre, loin de tout combustible. Le feu s’asphyxie et je récupère le combustible non consommé et même parfois l’herbe bien sèche pour l’allumage suivant !
Vincent Wirtz