Article publié dans Le Rucher Fleuri de décembre 2011

Nous avons tous de bonnes raisons de planter des haies dans notre jardin : besoin d’intimité par rapport au voisinage, protection contre le vent, séparer le potager du reste du jardin, cacher le coin compost,…

En tant qu’apiculteur, nous allons bien sûr profiter de ces haies pour améliorer le menu de nos protégées.

Suivant la place dont on dispose et la hauteur que l’on souhaite, la haie vive peut se présenter sous différentes formes.

La haie taillée (hauteur 1 à 2 m)

Une haie taillée sera maintenue en hauteur et en largeur par une taille régulière.

Cette taille régulière empêche beaucoup de plantes de fleurir normalement. On peut néanmoins retenir pour cet usage des arbustes tels que le cornouiller mâle (Cornus mas), le pyracantha et l’épine vinette commune (Berberis vulgaris). La distance de plantation sera de 30 à 50 cm entre chaque plant.

Une alternative à la haie taillée consiste à installer une clôture en treillis métallique de la hauteur souhaitée et d’y faire grimper des plantes telles que la bien nommée clématite des haies (Clematis vitalba), le chèvrefeuille (Lonicera periclymenum), l’hydrangea grimpant (Hydrangea petiolaris). Ce dernier fleurit très bien à l’ombre et attire beaucoup les abeilles.

La haie libre (hauteur 2 à 4 m)

Avec la haie libre, on laisse plus de liberté aux plantes. La croissance n’est limitée que par une taille occasionnelle.

Le choix des arbustes mellifères pour ce type de haie est vaste. On composera de préférence une haie libre d’espèces mélangées afin d’étaler les floraisons et d’éviter les haies mono spécifiques, toujours plus sensibles aux attaques de ravageurs.

Les plantes sont de préférence plantées en deux rangs espacés de 1 m avec un espace de 1 m entre chaque plant dans le rang. Les plants sont mélangés de manière aléatoire de façon à obtenir un effet d’ensemble plus naturel. Certaines plantes ayant un développement plus rapide que d’autres, on veillera au début à maintenir un équilibre entre les différentes espèces en taillant les plus vigoureuses.

Dans la haie libre on peut également insérer quelques lianes telles que le chèvrefeuille et la clématite déjà cités mais aussi la gesse sauvage (Lathyrus sylvestris) et la bryone dioïque (Bryonia dioïca) qui fleurissent de juin à août. Avec une haie libre de 2 m de large et de 4 m de haut, on obtient une surface de floraison de 5 m² pour 1 m² d’occupation au sol.

Parmi nos espèces indigènes on peut conseiller par exemple :

− Le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), floraison en mai juin

− Le cornouiller mâle (Cornus mas) floraison en février mars

− La bourdaine (Rhamnus frangula) longue floraison de juin à septembre

− Le troène commun (Ligustrum vulgare) floraison en juin juillet

− L’argousier (Hippophae rhamnoïdes) floraison en avril mai

− Le prunellier (Prunus spinosa) floraison en avril

− Le rosier rouillé (Rosa rubiginosa) floraison en juin juillet

− La viorne obier (Viburnum opulus) floraison en mai juin.

 

La haie brise vent (hauteur 4 à 10 m et au delà)

La haie brise vent est composée des mêmes arbustes que la haie libre pour l’étage inférieur, auxquels on adjoint des arbres qui garniront l’étage supérieur.

Pour l’étage supérieur, on retiendra les plantes suivantes :

− Le robinier (Robinia pseudoacacia) floraison en juin

− L’érable champêtre (Acer campestre) floraison en avril mai

− L’aulne glutineux (Alnus glutinosa) floraison en février mars

− L’aubépine (Crataegus monogyna) floraison en mai juin

− Le cerisier à grappes (Prunus padus) floraison en mai juin

− Le saule marsault (Salix caprea) floraison en mars avril

− Le tilleul à petites feuilles (Tilia cordata) floraison en juin juillet

− Le châtaignier (Castanea sativa) floraison en juin juillet

Les plantes grimpantes déjà citées sont toujours les bienvenues et on peut y ajouter le lierre qui trouvera ici suffisamment de place pour épanouir ses pousses florifères, ainsi que des rosiers lianes (Voir l'article précédent).

Pour une haie brise vent de 2 m de large et de 10 m de haut, notre rapport surface de floraison / surface au sol atteint 11 m² de surface de floraison pour 1 m² d’occupation au sol.

Voilà donc une façon bien efficace de mettre la rallonge à la table de nos abeilles.

Bibliographie

− L’arbre et la haie. Dominique Soltner

− Plantez des haies. Dominique Soltner

− Plantes des haies champêtres. Christian Cogneaux

− Herbier KUL

 

Marc Eylenbosch