Lors de la journée Nord-Sud organisé par le Cari et Maya, Noémie El Agrebi de l'ULiège, nous a présenté les résultats d'analyses des cires apicoles.
L'étude a été faite sur 169 échantillons de cires récoltés auprès des apiculteurs et ils ont testé 293 molécules différentes.
 95,2 % des échantillons contenaient des contaminants. Seuls 5 échantillons n'étaient pas contaminés.
Ils ont trouvé jusqu'à 54 pesticides différents et une moyenne de 6 pesticides par échantillon.
Dans le graphique suivant, on peut voir le top 10 des pesticides dans les cires et en parallèle la dose létale pour l'abeille


Les pesticides très toxiques sont la Permethrine qui est un neurotoxique utilisé notamment contre les poux, les moustiques, les mouches, les guêpes et le Chlorfenvinphos de la famille des organophosphorés qui est un insecticide interdit depuis 2007 en UE.
Le pesticide moyennement toxique est le Tau-Fluvalinate, connu sous le nom d’Apistan donc un acaricide et insecticide de la famille des pyréthrinoïdes utilisé par les apiculteurs.
Dans les pesticides légèrement toxiques, on retrouve le Coumaphos, c.à.d. l'Amitraz utilisé dans le milieu apicole. Ce dernier est également utilisé pour lutter contre la fièvre catarrhale bovine. L’Amitraz se décompose au fil du temps en d’autres molécules qui ont une action toxique plus importante sur les abeilles.
Le Propargit (acaricide agricole interdit en France en 2011), et le DEET (insecticide/répulsifs (anti-moustique, anti-tiques)

On peut d'ores et déjà constater que les cires gardent la trace de toutes substances introduites et elles s'y accumulent...


Lors de cette étude, les cires commerciales ont également été analysées.
 HQ, c’est le quotient de risque. Lorsque la valeur est en dessous de 250, il n’y a pas de risque pour les abeilles, au-dessus de 5000, les abeilles ne les supportent pas  et naturellement, elles délaissent ces cires-là.
Sur 33 échantillons analysés, aucun n’était exempt de contaminants.
 Il y avait un minimum de 2 pesticides et un maximum de 14.
Une autre étape de l'étude montrait que les cires d'opercules contenaient beaucoup moins de pesticides que celle de cadres.
Sachez également que les cires d'importation étrangère sont tout aussi contaminées , même les cires dites bio !
En Afrique, ils ont déjà trouvé une source de contamination dans leur manière de travailler et sont en train d'améliorer leur technique de purification et de traçabilité de la cire bio.
 
En conclusion et en ce qui nous concerne, il est clairement établi que les circuits courts de la cire sont les meilleurs. Mieux encore, il ne faut travailler qu’avec sa propre cire, préférer les cires d'opercules qui  réduisent fortement les contaminations car nos abeilles préfèrent de loin ce type de cire.
Il est conseillé de renouveler 20 à 40 % des cires de corps/an, ce qui veut dire une à deux cires à renouveler au printemps. Il faut, dans la mesure du possible, extraire les vieilles cires en fin de saison apicole.
Dans les hausses, l’idéal est de remplacer 20 % des cires/ an et de retirer les cadres contenants du pollen ou ayant contenu du couvain.

Pour travailler vos propres cires d’opercules, Bruxelles m’abeilles met à disposition le matériel nécessaire comme le cérificateur vapeur et le gaufrier.
Alors n’hésitez plus à l’emprunter pour le bien de vos abeilles !

Sonia Ernould