Bravo, c’est une très bonne idée mais qui peut tout aussi bien devenir une mauvaise idée pour peu que quelques  précautions n’aient pas été prises. En voici quelques-unes…

Sa situation
L’obligation du respect des 20 mètres demeure sauf pour la personne qui accueille votre ruche. Evitez les « T’inquiète le voisin est sympa, il ne dira rien si tu es à moins de 20 mètres de son jardin ». Le dit-voisin , tout sympathique qu’il puisse être en temps normal, le sera peut-être nettement moins lorsque votre colonie aura eu la bonne idée d’essaimer. Rappelez-vous que l’essaimage se fait en milieu de journée par beau temps c’est-à-dire …  au moment  où les  barbecues sont de sortie. Vous aurez beau plaider la non agressivité de l’essaim en pareilles circonstances, le voisin et sa famille risquent d’être peu sensibles à vos arguments issus de votre cours sur l’essaimage. Même gavées de miel, les abeilles sont susceptibles de piquer…
Autrement dit, « de wet is de wet. »

Sa visibilité
Même si l’adage dit que pour vivre heureux, il faut vivre caché, votre ruche sera peut-être visible depuis chez le voisin. Cette situation est tout à fait courante, le fond du jardin où la ruche sera placée, est sans doute facilement visible depuis les étages. Une petite visite préalable au voisin ne vous coûtera au pire qu’un pot de miel mais vous évitera des ennuis du genre :
«  Bonjour Monsieur, Police. Vous avez des abeilles ? »
Les toits des annexes sont à éviter. Présentes dans certains quartiers, faciles d’accès par la cage d’escalier elles ont aussi la particularité d’occuper le mur mitoyen, c’est-à-dire le mur qui sépare les deux maisons…
Son accessibilité
Assurez-vous des conditions de visite de votre ruche. Votre horaire doit coïncider avec celui de votre hôte. Demander une clé n’est pas évident car il est difficile de rentrer chez quelqu’un en son absence.

Attention, le pilote de long courrier, l’infirmière de nuit ou le vendeur au marché matinal, même s’il a un super jardin, n’aura pas nécessairement les mêmes horaires que les vôtres.

La récolte
Au moment de la récolte, votre hôte sera content de profiter du miel que les abeilles auront récolté dans son jardin. Afin d’éviter les situations du genre « Super comme  récolte, vous voulez m’acheter un pot ? », il est préférable de prévoir dès le début « le tarif » de la mise à disposition du jardin et des fleurs qui vont avec. Soit vous choisissez un pourcentage , soit vous choisissez un forfait. A vous de voir ce qui vous convient le mieux en tenant compte des différents frais annexes que votre ruche génère (traitements, cadres à remplacer,…)
Mettez-vous également d’accord sur les modalités du paiement : capacité des pots, étiquette ou non. Sachez que votre hôte sera peut-être tenté de réaliser ses propres étiquettes où votre nom risque de disparaitre au profit du sien.
Oui, ma chêêê re, c’est du miel de mon jâârdin.
Oui, regâârdez, il y a mon nom sur l’étiquêêêttte.

C’est tout ?
Une collaboration peut commencer sur des bases sympathiques et au fur et à mesure se dégrader tout doucement. Le pire est évidemment que votre hôte vous mette à la porte voire même  vous signifie que vous êtes persona non grata… tout en gardant la ruche. Ne rigolez pas, ce cas extrême est déjà arrivé. Un petite convention, prévoyant par ailleurs les modalités de la contribution en miel, vous permettra de posséder un document attestant que la ruche est bien la vôtre.
En effet, en droit, possession fait foi, autrement dit :
« c’est celui qui l’a, qui l’a ! »
En espérant que cette situation ne se produise bien sûr pas.
N’oubliez pas d’étiqueter votre ruche à votre nom et adresse comme la loi le prévoit !

Voilà, après tous ces petits conseils, à vous de voir !

Didier