Article publié dans Le Rucher Fleuri de septembre 2011

Quand on pense ‘rosiers’, l’image qui peut venir  à l’esprit est celle d’une grosse fleur rose à la floraison romantique et  un peu mémère et dont les grands parterres évoquent une grosse pâtisserie écœurante. Au pire, on pense  à une plante épineuse, envahie de pucerons et au feuillage taché de multiples maladies qui nécessitent un arsenal de produits de traitement qui ne sont pas de l’eau bénite.


De tous temps, l’homme inquiet par une nature menaçante a cherché à s’en distancer en fabriquant des plantes aux fleurs toujours plus grosses, plus nombreuses et  aux couleurs les plus variées sur des plantes qui ne dérangent pas, qui ne débordent pas du petit carré qu’on leur a assigné dans la pelouse tondue bien ras. Cette sélection ‘ hors la nature’ s’est souvent soldée par des plantes plus sensibles aux maladies et aux fleurs tellement pleines de pétales qu’elles ne sont plus accessibles aux insectes pollinisateurs.

A l’état naturel, les multiples espèces de rosiers créés par la nature, sont bien loin de l’image de fleur énorme que la sélection humaine a produite. Les rosiers botaniques - donc vivant à l’état naturel- sont plus proches de la ronce hérissée d’aiguillons et partent à l'assaut des arbres et des arbustes. Il en existe bien des formes non grimpantes, buissonnantes, mais ce n’est pas la majorité des espèces. Le gêne grimpant est d’ailleurs dominant par rapport au nanisme. C’est ainsi que régulièrement on découvre des mutations grimpantes spontanées de rosiers buissonnants.

Le terme  rosier liane désigne des espèces  botaniques et leurs variétés qui par la grande longueur de leurs branches sont utilisées pour habiller des arbres dénudés, des grandes pergolas, des bâtiments. Ils se couvrent de grands bouquets de petites fleurs blanches aux étamines jaunes bien accessibles et donc fort visitées par les insectes. La floraison est bien souvent unique (pas de caractère remontant) mais très abondante et parfumée. La plante se couvre ensuite de petits fruits rouge orange fort décoratifs avant que les oiseaux ne s’en délectent.

Ces rosiers sont parfaitement sains et ne nécessitent donc pas de traitement. La taille est très simple : après la plantation  il faut guider leurs branches souples dans la direction où l’on souhaite les voir s’épanouir et il suffit ensuite de couper ce qui déborde.

On les voit de plus en plus garnir de vieux arbres fruitiers sur le déclin, un abri de jardin, une haie de thuya,  une clôture. Ils seront  bien sûr parfaits sur le toit de votre rucher.

Ces rosiers poussent la complaisance jusqu’à une multiplication très facile par bouturage en septembre-octobre avec des rameaux de l’année de l’épaisseur d’un crayon. Des boutures de +/- 20 cm, débarrassées de leurs feuilles sont enfoncées dans une terre légère en laissant dépasser les  5 cm supérieurs. Attendre un an avant de transplanter.

 


Quelques espèces et variétés intéressantes :

Rosa filipes : Petites fleurs blanches en larges corymbes, très parfumées, grimpant jusqu’à 4 ou 5m

 Rosa helenae : Petites fleurs blanc crème, très parfumées, 3-4m

Rosa longicuspis : Petites fleurs blanches en énormes corymbes, très parfumées, beau feuillage brillant, 5 à 6m

Rosa rubus : boutons jaunes, fleurs simples blanches en grandes grappes parfumées, floraison précoce en juin, 5m

Rosa filipes Kiftsgate : Fleurs simples blanc crème, parfumées, en gros bouquets, 7 à 8m

 

Seagull : Un des premiers à fleurir, fleurs simples blanches avec des étamines jaune or, énormes corymbes, végétation très vigoureuse, 4 à 5m

Toby Tristam : Un des derniers à fleurir, grandes grappes aux petites fleurs simples, 8m

Wedding Day : fleurs très parfumées en gros bouquets, bouton jaune d’or, fleurs épanouies blanc crème virant au rose, d’où se détachent des étamines jaune orange. Vigoureux et sain, 7 à 8m